En séjour chez des amis qui viennent de se faire livrer 4 stères de bois, un beau tas, je me décide à le ranger = chargement de brouette, petit voyage jusqu'à l'abris bois et constitution de (belles) piles. J'aime faire ce travail, méditatif qui me fait dépenser mon énergie pour quelque chose qui a du sens. En plus, je tripote le bois, que du bénef.
Brouettes après brouettes, bien que je vois l'abris se remplir, j'ai l'impression que le tas est toujours aussi imposant, impressionnant... Il m'a fallu quelques heures pour réaliser que je me focalisais sur les buches restantes sans considérer la place dégagée... tout comme, sur le chemin de connaissance de moi, je me suis longtemps focalisée sur tout ce que je voulais changer, sans réaliser que pratique après pratique, séance après séance, stage après stage, le tas d'embuches d'embuches internes diminuaient pour laisser apparaitre une autre version de moi-même, plus en conhérence avec mes aspirations.
J'ai pris une photo "avant", avec l'intention de prendre une photo "après"... ancien paradigme attaché au résultat qui me met une forme de pression décourageante. En prenant un pas de recul pour réaliser la place dégagée, je "vois" que le tas a diminué et la satisfaction interne prend le pas sur le découragement.
Je ne sais pas si j'aurai le temps/l'énergie de terminer mais je reste joyeuse et tranquille sur l'image de ce qui est déja fait.
Les changements internes vers la version idéalisées de moi-même sont, de fait, sans fin puisque à chaque "élévation de conscience", nous retombons sur les mêmes blessures. Je puise l'énergie et le courage de continuer en célébrant régulièrement tous les petits pas accomplis, toutes les petites buches ordonnées dans le bucher. Puisse cette métaphore me soutenir encore longtemps